Le schéma directeur informatique : un outil incontournable pour le DSI

Le schéma directeur informatique est un document de référence qui décrit la ligne de conduite et la stratégie du DSI pour l’intégration des besoins des utilisateurs au niveau du système d’information. Il permet donc de projeter ce que sera le SI à un horizon de 3 à 5 ans, tout en prévoyant les ressources, les budgets ou les projets nécessaires pour atteindre cet objectif.

Le schéma directeur du système d’information traduit l’engagement du DSI auprès de la direction générale et des autres services de l’organisation. C’est donc un moyen d’anticiper les demandes des différents métiers, afin de mettre en place tous les prérequis incontournables en matière de technologie, d’infrastructure ou de sécurité des données.

Par conséquent, ce document est essentiel pour :

• Planifier les projets structurants qui seront confiés à la direction des systèmes d’information.
• Les hiérarchiser en distinguant les projets prioritaires et secondaires.

Alors que les entreprises doivent composer avec des budgets de plus en plus restreints, cette gestion des priorités est devenue un enjeu majeur.

L’élaboration d’un schéma directeur passe par une analyse stratégique, visant à identifier des enjeux IT en adéquation avec la stratégie de l’entreprise.

Cette analyse de l’existant porte notamment sur :

• La stratégie de l’organisation à moyen terme. Ici, il est pertinent d’effectuer une étude des forces, des faiblesses et de l’environnement de la société (à l’aide d’une matrice SWOT, par exemple).
• La stratégie SI. Il convient d’analyser l’environnement informatique de l’entreprise et d’effectuer une veille technologique.
• Les besoins et les enjeux des différents métiers, qui doivent être intégrés dans la réflexion.

Cette phase préliminaire permet de transposer les besoins métier vers des projets informatiques, tout en conservant leur alignement stratégique avec les enjeux de la direction générale. À partir de là, le schéma directeur du SI peut être décliné au niveau opérationnel.

Après un diagnostic permettant de confronter la stratégie retenue avec la réalité, l’entreprise peut concevoir un plan d’action incluant :

• La feuille de route de la direction des systèmes d’information, avec un découpage dans le temps des projets prioritaires et connexes.
• Une synthèse budgétaire.

La réalisation d’un schéma directeur du SI ne s’improvise pas et il est indispensable de respecter certaines bonnes pratiques pour faire aboutir cette démarche.

S’il est essentiel de prendre connaissance des besoins des différentes parties prenantes pendant la phase d’analyse, il est tout aussi important d’impliquer les collaborateurs lors de la réalisation du schéma directeur.

En effet, cette feuille de route pour les prochaines années aura un impact non négligeable sur leur quotidien. C’est pourquoi il est préférable de les associer à cette démarche le plus tôt possible, tout en tenant compte de leurs remarques et suggestions.

Impliquer les collaborateurs consiste également à désigner des responsables, qui seront chargés de piloter les chantiers prioritaires prévus dans le schéma directeur numérique.

Pour définir les projets prioritaires, la DSI doit formaliser les enjeux de chaque direction de l’entreprise : accélérer le lancement des nouveaux produits, diminuer les coûts, dématérialiser les flux…

En effet, ce sont les besoins des différents services qui orientent le schéma directeur du SI. Il faut donc les qualifier avec précision, car les portefeuilles de projets seront nécessairement liés à des objectifs métier.

Dans le secteur de l’assurance, par exemple, il est possible de bâtir un schéma directeur informatique axé sur :

• Un domaine d’activité : IARD, assurance vie…
• Un marché : particuliers, entreprises…

Autrement dit, l’entreprise peut décliner sa feuille de route en plusieurs variantes en fonction du contexte de chaque métier, de ses objectifs stratégiques et des leviers de performance à actionner.

La mise en œuvre d’un schéma directeur est une démarche longue et complexe, qui prend généralement plusieurs mois. Néanmoins, une fois le document validé, le travail est loin d’être terminé…

En effet, la feuille de route doit être évaluée périodiquement (par exemple, tous les 6 mois ou tous les ans) pour mesurer son niveau d’avancement. De plus, les entreprises s’appuient de moins en moins sur des projections à long terme, préférant ajuster et mettre à jour leur schéma directeur au fil du temps.

D’où l’intérêt d’organiser des points d’étape réguliers pour faire le point sur :

• Le contexte et les événements importants survenus au cours des derniers mois.
• L’alignement réel du schéma directeur avec les grandes orientations stratégiques du SI et de l’entreprise, telles qu’identifiées lors de la phase d’analyse.
• La progression des principaux projets, les difficultés rencontrées et les leçons à en tirer, les prochaines étapes structurantes…
• Le planning de la feuille de route, en mettant en perspective les projets terminés dans les temps et les chantiers en retard, mais aussi les projets à venir.