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Assurances : quelles augmentations pour 2023 ?

5 min

En cette période d’inflation galopante, les prix augmentent dans tous les secteurs et l’assurance ne fait pas exception… Comment l’expliquer ? Quelles sont les hausses à prévoir en 2023 ? Quelles sont les mesures prises par les assureurs et le gouvernement pour y faire face ? Le point sur la situation.

Comment expliquer la hausse des prix des assurances ?

Les assureurs sont confrontés à une augmentation importante des coûts liés aux sinistres, ce qui les contraint à revoir leurs propres tarifs à la hausse.

 

Assurance Auto

Concernant l’assurance auto, les prix devraient augmenter de 3 à 5 % en 2023. Un phénomène qui s’explique par plusieurs facteurs :

 

  • D’abord, une explosion du prix des pièces détachées et de la main-d’œuvre. En effet, les frais de réparation d’un véhicule sinistré sont aujourd’hui bien plus élevés qu’en 2021. À titre d’exemple, un pare-chocs coûte en moyenne 6,8 % plus cher que l’année précédente. La hausse atteint même 8 % pour les pare-brise.
  • Ensuite, la multiplication des SUV, dont la réparation est plus coûteuse que celle d’une voiture traditionnelle. Ce type de véhicule représentait, en 2021, 42 % des immatriculations de véhicules neufs. Le développement des voitures hybrides et électriques a également contribué à l’augmentation globale des coûts de réparation.
  • Enfin, la présence croissante de composants électroniques complexes à bord des véhicules, nécessitant une expertise spécifique et une main-d’œuvre hautement qualifiée.
 
Assurance habitation

Quant à l’assurance habitation, elle est confrontée à des aléas climatiques de plus en plus fréquents. Inondation, sécheresse, incendie, grêle… Ces événements engendrent des dégâts importants sur les maisons et les appartements, et donc des réparations coûteuses. 

 

Sachant que les phénomènes climatiques devraient s’accentuer au cours des prochaines années, la situation est particulièrement préoccupante. Ainsi, les contrats multirisques habitation devraient augmenter de 3 % au minimum en 2023. L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution de la Banque de France prévoit même une hausse située entre 130 et 200 % d’ici 30 ans.

 

Toutefois, la hausse des prix ne touche pas seulement les assurances auto et habitation. En assurance santé, par exemple, les assurés doivent s’attendre à une augmentation avoisinant les 4,5 % en 2023.

Les mesures pour préserver le pouvoir d’achat

Face à l’inflation, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a explicitement demandé aux assureurs de modérer l’augmentation de leurs tarifs en 2023. Toutefois, le gouvernement n’a obtenu que quelques concessions, les compagnies d’assurance étant confrontées à une explosion de leurs propres coûts.

 

Parmi elles, la mise en place d’un chèque auto de 100 euros, destiné aux chômeurs de moins de 25 ans. Une aide bienvenue pour les aider à payer leurs cotisations, souvent coûteuses à cause de leur faible coefficient de bonus-malus. Florence Lustman, présidente de France Assureurs, a également annoncé une extension des contrats des complémentaires santé des parents vers ces jeunes publics, qui peinent parfois à se soigner décemment.

 

Pour contenir la hausse moyenne des tarifs des assurances de manière indirecte, l’État mise également sur d’autres solutions, comme la suppression de la carte verte sur le pare-brise des véhicules. Une mesure qui permettrait de soulager les assureurs des coûts d’impression et d’envoi liés à cette vignette, tout en réduisant l’impact de ce document papier sur l’environnement.

 

Enfin, le gouvernement souhaite inciter les réparateurs à utiliser davantage de pièces détachées d’occasion, moins onéreuses, afin de diminuer les coûts des sinistres.

Les solutions des assureurs pour limiter l’impact de l’inflation

En dehors des mesures générales proposées par l’État, certains assureurs ont pris eux-mêmes des engagements pour contenir l’augmentation des tarifs en 2023.

 

C’est par exemple le cas de la MAIF dont le conseil d’administration a décidé de limiter la hausse des tarifs à 2 % pour l’assurance auto. Le groupe mutualiste poursuit ainsi sur sa lancée, après avoir appliqué un gel tarifaire pendant deux ans et restitué près de 100 millions d’euros à ses sociétaires en 2020, pendant la crise du Covid-19. L’augmentation annoncée se place donc à un niveau en dessous de l’inflation (qui avoisine les 5,6 % à l’heure actuelle), mais aussi en deçà des estimations qui prévoient 3 à 5 % de hausse des tarifs.

 

Côté assurance habitation, l’inflation aura un impact plus important, avec une augmentation annoncée de 4,5 %. En cause : le coût des aléas climatiques, qui s’élève déjà à plus de 5 milliards d’euros depuis le début de l’année 2022, contre 3,5 milliards d’euros pour l’ensemble de l’année 2021. Bonne nouvelle, cependant : les jeunes sociétaires bénéficieront d’un gel des tarifs habitation.

 

Pour les autres contrats, la MAIF garantit également une hausse des primes en dessous de l’inflation. Un gel tarifaire sera même appliqué à l’Offre métiers de l’éducation, à l’Assurance Pro ou encore à la garantie Accidents corporels auto-moto.

 

D’autres compagnies d’assurance, comme la Macif ou la Matmut, ont quant à elles décidé d’effectuer des gestes commerciaux à destination des propriétaires de véhicules électriques et des étudiants. Des mesures bienvenues, mais qui ne parviendront probablement pas à enrayer la hausse des cotisations attendue en 2023, soit +3 à +5 % pour tous les contrats d’assurance auto et habitation.

 

Soumis à une hausse sans précédent des coûts liés aux sinistres, les assureurs sont contraints d’augmenter leurs tarifs en 2023 pour compenser ce manque à gagner. Les mesures prises par le gouvernement et par les compagnies elles-mêmes permettront toutefois de contenir la hausse en dessous du niveau de l’inflation, tout en protégeant les publics les plus fragiles, comme les jeunes en recherche d’emploi.