Tout savoir sur l’authentification multifacteur (MFA)
L’authentification multifacteur, aussi appelée MFA (multi factor authentification), est un système de sécurité qui utilise plusieurs méthodes d’authentification afin de vérifier l’identité d’un utilisateur.
Concrètement, elle consiste à mettre en place plusieurs niveaux de protection pour empêcher les personnes non autorisées d’accéder à un réseau. Ainsi, si un pirate informatique parvient à percer le chiffrement d’un facteur d’authentification, il devra encore franchir une ou plusieurs protections avant de pouvoir se connecter.
La MFA est donc un véritable atout pour la sécurisation de vos applications ou plateformes.
L’authentification unique repose sur une seule sécurité, c’est-à-dire un mot de passe dans la majorité des cas. La MFA ajoute un facteur supplémentaire associé au compte de l’utilisateur : son identité est donc vérifiée à plusieurs reprises, avant qu’il puisse se connecter.
Une des méthodes d’authentification MFA les plus répandues est l’authentification à deux facteurs :
- L’utilisateur s’identifie une première fois en saisissant son nom d’utilisateur et son mot de passe.
- Un code d’authentification, confidentiel et valable pendant quelques minutes seulement, lui est envoyé par mail, ou sur son mobile par SMS ou par téléphone. Son identité peut alors être vérifiée une seconde fois grâce à ce mot de passe à usage unique.
Néanmoins, au-delà de la gestion de code, d’autres facteurs peuvent être utilisés pour garantir la sécurité des données, par exemple en utilisant la biométrie : une empreinte digitale, la reconnaissance vocale ou faciale…
Enfin, il est possible d’aller encore plus loin avec l’authentification multifacteur adaptative. Elle consiste à configurer un profil pour chaque utilisateur, contenant de nombreuses informations comme son emplacement géographique, son rôle, ses appareils enregistrés…
À chaque tentative de connexion, le système évalue la requête et lui attribue un score de risque en s’appuyant sur les informations mentionnées précédemment. Selon le score obtenu lors de cette vérification, l’utilisateur devra passer un certain nombre d’étapes d’authentification.
Les techniques d’authentification jouent un rôle clé dans la plupart des attaques informatiques. En effet, un pirate doit obligatoirement se connecter pour pouvoir accéder aux données qui l’intéressent. Le déploiement d’une solution d’authentification multifacteur permet donc de protéger instantanément les ressources informatiques contre le vol, l’usurpation de compte et le phishing.
Par ailleurs, la réglementation en matière de protection des données est de plus en plus stricte. Dans certains secteurs d’activité, la MFA est même incontournable pour se conformer aux exigences légales. Ainsi, depuis 2019, les banques et les prestataires de services de paiement sont dans l’obligation de mettre en œuvre une authentification multifactorielle pour la plupart des paiements à distance, l’accès au compte et les opérations sensibles.
Enfin, la MFA est un moyen efficace adapté aux nouvelles pratiques professionnelles comme le télétravail et la mobilité. Cette technologie permet de sécuriser l’accès aux applications, au réseau de l’entreprise ou au cloud, depuis n’importe quel lieu et n’importe quel appareil.
Le Single Sign-On (SSO) est une technologie d’authentification permettant d’utiliser un seul identifiant et un seul mot de passe pour se connecter à une multitude d’applications et de sites web.
Lorsqu’une personne se connecte à un service SSO, un token d’authentification est généré automatiquement, prouvant que l’utilisateur a été vérifié. La solution SSO se charge ensuite de connecter l’utilisateur automatiquement aux applications et sites de son choix.
Toutefois, ce processus d’authentification présente certaines limites en matière de sécurité. C’est pourquoi il est intéressant de le combiner avec un mécanisme plus robuste. En associant SSO et MFA, il est possible d’identifier et d’authentifier facilement chaque utilisateur, tout en garantissant un niveau de sécurité optimal.
Voici quelques recommandations indispensables pour réussir le déploiement d’un système d’authentification multifacteur (MFA).
Une solution d’authentification multifacteur doit pouvoir être implémentée rapidement par le service informatique, en évitant les phases d’installation et de configuration trop laborieuses. De plus, elle doit être déployée facilement pour l’ensemble des utilisateurs, sans avoir besoin d’acquérir du matériel ou des logiciels supplémentaires.
Il faut également veiller à choisir une solution compatible avec l’infrastructure informatique existante. Simple à gérer au quotidien, elle doit permettre aux administrateurs de réagir dans les plus brefs délais en cas d’alerte ou de problème.
L’un des freins à l’adoption de la MFA est son impact supposé sur l’expérience utilisateur. En effet, plus de sécurité signifie plus d’étapes pour se connecter : l’authentification peut donc être perçue comme longue et redondante.
Heureusement, il existe des solutions pour pallier ce problème, à commencer par la mise en place de contrôles d’accès contextuels. Plutôt que de recourir à la MFA à chaque connexion, cette dernière peut être invoquée selon certaines conditions : par exemple, en fonction de l’emplacement de l’utilisateur ou de l’heure de la journée.
Dans tous les cas, la solution d’authentification doit être intuitive et simple d’utilisation, afin de rendre cette procédure de vérification aussi fluide que possible pour l’utilisateur.
Le facteur humain est responsable de la majorité des attaques informatiques : d’où la nécessité de sensibiliser et de former à la cybersécurité. Des utilisateurs bien informés constituent une ligne de défense supplémentaire face aux menaces, tout en limitant considérablement les risques.
L’authentification multifactorielle est souvent utilisée de manière limitée, pour protéger les comptes les plus privilégiés. Ainsi, la Direction des Systèmes d’Information peut contrôler et restreindre facilement l’utilisation de ces quelques comptes.
Mais la MFA gagne à être déployée pour l’ensemble des comptes ayant accès à des données, à des applications ou à des systèmes critiques. Par exemple, de nombreux utilisateurs peuvent accéder à la base de données clients d’une entreprise, alors qu’ils n’ont pas nécessairement un statut “privilégié”.